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Chronique ton blog
10 février 2004

Episode 40 : Salle fumeurs

Je suis allé au bureau aujourd’hui. En arrivant, j’ai été stupéfait de tous les changements opérés en si peu de temps ! C’est la révolution !!!

Je me souviens que lorsque je suis arrivé il y a 7 ans dans cette boîte, les locaux ressemblaient alors à un bouge de Macao.
On entrait et à l’accueil y avait Josette qui fumait ses Vogue mentholées. Sa fonction consistait à répondre au téléphone ; ce qu’elle faisait avec grâce en prenant systématiquement une voix de crécelle que nous enviaient les standards du monde entier. C’était du genre : « Mouche & Fourmi Import Export Bonjouuuuuur ! » (pour voir l’effet que ça fait, prenez une voix de crécelle, montez dans les aigus, répétez la phrase d’accueil en vous bouchant le nez : vous ne serez pas très loin de la réalité…).
A côté du standard, c’était le bureau de Charles-André qui fumait des Rothmann rouges. Il passait sa journée à faire du minitel rose pour essayer de se trouver un bon plan sexe pour le soir même.
En face, c’était le bureau de Monique. Elle, elle fumait des Philip Morris super light longues. Aaaaaaaah c’était une cool Momo ! C’était ma grande copine. On passait des heures entières à critiquer sa chef qu’était une conne finie (qu’a fini à la Sécu entre temps) et qui essayait de fumer avec élégance, malgré une vulgarité naturelle soulignée par de jolis faux-ongles rouge pétard.
Après y avait le couloir de la bande des rigolos au fond duquel se trouvait mon bureau. Je vivais à côté des cabinets, ce qui me permettait de tenir des statistiques sur les allers et venues des uns et des autres. C’est très instructif de comparer les durées d’enfermement, le nombre de chasses d’eau tirées, la fréquence de fréquentation dans la journée, etc… etc… J’avais même réussi à établir une corrélation entre la fréquentation des WC et le salaire…
Dans notre couloir, tout le monde fumait… et pas que des cigarettes… Y avait même le dealer de la bande !
Enfin, le tableau serait incomplet si je ne parlais par de Marlène qui avait un bureau isolé à l’étage d’en dessous. Alors Marlène, elle est grave ! Elle picole dès le matin et fume clope sur clope genre gitane sur gitane. Elle fume tellement que sa voix ne ressemble plus à rien (genre femme des cavernes en fin de carrière). Je me demande d’ailleurs comment elle fait pour ne pas se vexer vu que tout le monde l’appelle Monsieur au téléphone.

Bref tout ça pour dire que, jadis, l’ambiance était particulièrement enfumée !!!

Et puis les temps ont changé… On a déménagé. Nous avons quitté notre appartement de la rue du Faubourg Poissonnière qui ressemblait à celui de SOS Détresse Amitié dans le Père Noël est une Ordure. Notre directeur a vu large et nous a flanqué dans un magnifique hôtel particulier quelques rues plus bas. L’équipe s’est agrandie… les non-fumeurs ont commencé à devenir majoritaires… et la loi Evin fut sortie des tiroirs (j’ai rarement vu une loi aussi peu appliquée soit dit en passant).

Donc en arrivant au bureau ce matin, je vois que d’étranges objets ont poussé dans la cours : des cendriers. Des panonceaux ont été collés partout : pour la comparaison, j’hésite entre le chemin de grande randonnée et le parcours d’une chasse au trésor…

Pour faire simple, TOUT le bâtiment est devenu non-fumeur sauf une minuscule salle au rez-de-chaussée, située juste à côté de l’entrée, qui fait office de salle fumeurs. Tellement elle est mignonne qu’il faut que je vous la décrive : carrée, vide, moquette grise, mobilier sobre (une unique chaise blanche au milieu), équipement fonctionnel (un malheureux cendrier qui traîne par terre)… C’est d’un glauque !!!

Alors ce qui est drôle mais drôle, c'est que comme la salle fumeur se trouve à côté de l'entrée et qu'elle n'est pas équipée d'aération digne de ce nom (en plus en ce moment il pèle donc pour ouvrir la fenêtre c'est pas gégéne), la fumée s'échappe dans le halle d'entrée. Du coup, les monumentaux escaliers de marbre qui montent aux étages, le vestibule, le halle d'entrée PUENT à plein nez la clope. C'est encore pire que lorsque les gens fumaient dans les bureaux. C'est simple : entre les odeurs de tabac chaud et froid, les panonceaux et les cendriers ont à l'impression d'être dans l'antichambre d'un centre de désintoxication tabagique !

Evidemment les fumeurs ne sont pas du coup – mais alors pas du tout – contents !!! Ça fout une de ces ambiances !!! Y a mon collègue Bruno qui tire une gueule de 3 pieds de long et qui me cause plus et mon pote Nicolas qui passe son temps à soupirer désespérément…

Ben si c’est comme ça, je vais plus bouger de chez moi !
Moi j’vous dit… J’ai bien fait d’arrêter à temps.
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